Clim mobile : au meilleur prix – top 3 – top 5 – Petite – Genevive Brisac – Babelio

Petite, un tout petit mot pour un tout petit roman. Petit au sens court, je veux dire. Car Genevive Brisac écrit ici une histoire dont la force et la densité dépassent, de loin, les cent et quelques pages de l’édition de poche.
Un thème terrible et grave qui se heurte souvent à beaucoup d’incompréhension ou d’ignorance : l’anorexie mentale. Un gâchis sanglant, cette maladie qui mène lentement à la mort par malnutrition. Genevive se raconte et se raconte, vingt-cinq ans après les événements eux-mêmes relatés. Sa décision de treize ans d’arrêter de manger. se débarrasser de ce qu’elle considère comme superflu. La nourriture devient l’ennemi qu’elle rejette de plus en plus comme source de saleté pour son corps.
Ayant passé beaucoup de temps avec une personne tombée dans l’anorexie à peu près du même âge que le narrateur, j’ai reconnu les astuces pour tromper. J’ai retrouvé les ambiances désagréables et tendues dans le reste de la famille, les crises terribles à table… J’ai revu cet orgueil euphorique qui porte le malade pour qui le problème n’en est pas un, bien au contraire. C’est terrifiant et atroce à voir. Et l’hospitalisation-incarcération…
Cette lecture, bien que courte, a donc remué bien des souvenirs. Absolument. Comment aurait-il pu en être autrement ?
Cette histoire est certes difficile et douloureuse à lire, mais elle permet de découvrir et de voir « de l’intérieur » les avancées et les effets de la maladie sur la patiente elle-même. Pour ce faire, l’auteur passe de « je » à « elle » ou « Nouk », son surnom, selon les chapitres. Une distance sans doute nécessaire au processus d’écriture et de replongée, pour elle, dans une période sombre et toujours troublante a posteriori. du moins, j’imagine. Car si la personne anorexique peut s’en sortir, il reste une marque aussi indélébile que souvent invisible aux yeux des autres. Il faut admettre que ce comportement d’autodestruction lente offense quiconque n’en souffre pas. caprices d’un enfant gt? Effet mode redoutable des mannequins squelettiques ? Souvent difficile de découvrir l’événement déclencheur. D’autant plus que le patient subit des changements de personnalité et devient un as de la dissimulation et de la ruse.
En conclusion, une centaine de pages avec l’effet uppercut, difficile à lire tout en permettant de mieux comprendre l’anorexie. Je salue le courage de Genevive Brisac d’avoir réussi à guérir et d’être revenue par l’écriture sur cette adolescence marquée par la recherche de la minceur/pureté.